Je l’avais annoncé dans mon précédent billet, voici l’explication de mon système de gravure. Ce n’est pas bien compliqué, le matériel nécessaire reste classique et ne coûte pas un bras, un œil ou tout autre partie de votre corps ou d’une autre personne.
La technique utilisée est la gravure par électrolyse. En gros, on utilise un courant électrique, un solvant et zou ! (simple hein ?)
Le courant électrique
Pour générer le courant électrique on peut utiliser un vieux chargeur, certains utilisent une pile 9V, pour moi, ça sera une alimentation de PC un peu modifiée. J’ai un petit stock de (très) vieilles alimentations de 400 – 450 watts. Ces vieilles alimentations ont beaucoup d’avantages : il y a de la place à l’intérieur, pas de fioritures, une ventilation intégrée ainsi qu’une protection contre les courts-circuits (elle coupe automatiquement et se relance une fois l’alimentation coupée puis relancée).
Pour faire simple j’ai ouvert l’alimentation et retiré l’ensemble des fils qui en sortait à l’exception de 5. Un pour le 12V, un pour le 5V, un pour le 3.3V, un pour la masse, un pour la led de bon fonctionnement et un autre pour l’interrupteur. L’interrupteur simule l’interrupteur d’un PC, il n’y a qu’un très faible courant qui passe ce qui évite les châtaigne. J’avais en stock un interrupteur que je nomme sympathiquement « typé missile », il y a un espèce de couvercle qu’on doit soulever pour activer l’interrupteur. La led ne s’allume pas uniquement quand le courant passe mais est une indication de bon fonctionnement de l’alim.
Le solvant
Alors là attention, on rentre dans la partie technique. C’est la partie complexe du bidule… Mieux vaut noter pour éviter les erreurs. Alors il faut un récipient (un verre, une coupelle, un flacon, un graal), le remplir d’eau et de sel jusqu’à saturation (en gros, le sel beh il se mélange plus). Et voilà !
Le dessin
Pour que la gravure ressemble à autre chose qu’un jambon écrasé par douze semi-remorques, il faut utiliser un pochoir, et un pochoir qui résiste un peu. Donc du vinyle autocollant c’est extra !
Ça se découpe au cutter mais un scalpel bien aiguisé permettra de travailler en détail.
Le vinyle pourra être collé sur le métal à graver, il ne bougera pas (si on y va pas comme un dingue en manque) et se décollera facilement sans rien abimer.
La gravure
Maintenant qu’on a notre alimentation et notre solvant de compet’, il faut réunir le reste du matos. Comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, j’utilise donc du coton (il sert a faire passer le courant électrique une fois qu’il est gorgé de solvant). Une clé à vidange permet de faire passer le courant dans le coton.
On branche le 12V sur la pièce à graver (j’utilise pour ça une pince crocodile version mini-pouce), la masse sur la clé de vidange, on enroule le coton imbibé de solvant autour du bout de la clé, on balance le courant et zou !
Il faut appliquer le coton sur l’ensemble de la gravure en le faisant glisser le long du pochoir (sans appuyer) et en essayant d’être le plus constant possible pour avoir une gravure uniforme.
Pour ce qui est du temps d’application, ça dépend du métal, de la patate de l’alim et de la taille des « trous » dans le pochoir. Il n’y a pas de règle, il faut faire des essais !
Une petite astuce en passant, pour donner un aspect granuleux à la gravure, au lieu d’enrouler le coton autour de la clé, il faut poser le coton imbibé sur le pochoir et faire glisser la clé dessus. Le coton imprimera son grain sur le métal. Vous pouvez essayer le papier essuie-tout, c’est marrant 😉
Dernier point, l’électrolyse, ça pue, ça pique les yeux alors protégez vous, masque, lunette de protection.
Les étapes importantes
La préparation du vinyle pour la découpe
La découpe du vinyle (j’utilise une lampe loupe, très pratique)
L’atelier gravure
On grave ! (oui, je suis protégé, l’électrolyse dégage des vapeurs vraiment pas agréable, ni pour le nez ni pour les yeux)
Gravé !
Nettoyé !
Quelques exemples de gravures que j’ai faites après un peu d’entrainement :
Bravo, c’est vraiment très fort…
Merci 🙂